L'art Makondé, particulièrement apprécié en Allemagne et au Japon est relativement peu connu en France comme tout ce qui vient de l'Afrique non francophone. Le département Afrique de l'IESA arts&culture propose de combler cette lacune avec une belle exposition de la collection de Geneviève et Elie-Georges Berreby, un couple de collectionneurs passionnés. L'exposition présente des sculptures en bois du peuple Makondé, à la fois contemporaines et anciennes. Le couple Berreby a féquenté plusieurs de ces sculpteurs Makondé, feu Elie-Georges Berreby étant lui même sculpteur, il a travaillé avec ses confrères à Dar Es Salam. La société Makondé se caractérise par des rites initiatiques de passage donnant lieu à d'importantes cérémonies au cours desquelles se déroulent des danses en présence de musiciens. Ces célébrations se font avec des masques d'ancêtres mapico et tambours, cornes d'antilopes, clochettes, calebasses, poupées articulées... Ces sculptures anciennes sont de natures rituelles et évoquent le mythe fondateur de la sculpture qui s'anime et devient la première femme et représentent des ancêtres. Les légendes abordées dans la sculpture contemporaine s'articulent autour des "Shetani" ou démons de l'esprit, l'"Ujaama" ou arbre de vie, les "Mawingo" ou nuages à partir des années soixante. Les sculpteurs Makondé d'aujourd'hui réalisent également des bustes, des masques décoratifs, des panneaux sculptés, des animaux, des "Binamungu", représentations humaines et parfois des oeuvres originales très expressives évoquant la douleur humaine. Durant la durée de l'exposition, des étudiants du Campus de l'Innovation Culturelle assureront la médiation afin de vous sensibiliser à cet art.