L'Institut Culturel du Mexique présente

Le premier qui rira  de Mauricio Limon De Leon 

Une proposition curatoriale de Marco Calderón  du 4 septembre - 29 octobre 2020  

Dix années ont été nécessaires à l’artiste mexicain Mauricio Limón de León (Mexico, 1979) pour réaliser un travail de grande ampleur, précis et sensible sur le mode de vie d’un groupe social stigmatisé dans la banlieue de Mexico. 

L’oeuvre de Mauricio Limón révèle une constante-clé : un regard esthétique iconoclaste qui oscille entre poésie et humour trash. Entre raillerie et observation du banal, l’artiste nous invite à une réflexion sociale et humaine. Dans Le premier qui rira, il se focalise sur un espace urbain identifié : Iztapalapa. Densément peuplé, ce secteur situé à l’est de Mexico inclut la colline Cerro de la Estrella, un parc national vallonné dominé par la Pyramide du Feu Nouveau, centre culturel et religieux datant de l’époque préhispanique. Cette enclave lointaine, inconfortable et marginale d’un point du vue cartographique et social, revêt aux yeux de l’artiste une dimension énigmatique et profondément humaine. 

Iztapalapa est un espace emblématique en termes d’urbanité. Ses rues offrent un paysage défini par l’asphalte, le ciment, les barres d’armature et le plastique dont la configuration a un air de chaos, propice à la créativité et à l’improvisation. Il n’est pas rare de trouver des constructions inachevées, faute de fonds suffisants. Ses habitants, habitués au manque et à la transgression, sont les témoins de la réalité complexe de toute grande métropole. 

À travers sa fascination pour les interactions et les expériences humaines, Mauricio Limón utilise le jeu, le rire ou la colère pour les rendent visibles et nous rappeler l’importance des pratiques sociales dans la création artistique. 

Actuellement en résidence à la Fondation Fiminco de Romainville (2020-2021), il a récemment été lauréat des commissions Arts Visuels de la Cité internationale des Arts de Montmartre (2019), où il a développé certains projets de peinture et de performances, notamment une série de 27 masques en bois sculpté inspirés des festivités religieuses mexicaines, conçus pour la performance collective « Coup de balai pour révéler de puissants récits », qui pose un regard nouveau sur les élites politiques et intellectuelles. Cette performance a été présentée à la foire Art Rotterdam en février 2020 sous le nom de « A gigantic broom to uncover compelling narratives », en collaboration avec d’autres artistes (1). 

(1) 2020, approx. 20 min. Performance in collaboration with @fabriceboutique Commissioned by Ellen de Bruijne Projects @edbprojects; Art Rotterdam; AVL-Mundo #theperformanceshow is part of the collection @avlmundo ▪ Special thanks to performers: @lucifer.nandez @super_totsi #antoniasteffens Nicolas Rosés Ponce 

À travers différentes disciplines et médias tels la peinture, le dessin, la vidéo ou la performance, Mauricio Limón aborde une réflexion sur le pouvoir et les cultures locales, dont il décortique les différents codes sociaux. 

Fondé sur des recherches au long cours sur les interactions anthropologiques et sociales, la sexualité et la puissance, son travail aborde les préoccupations théoriques et philosophiques de la psychanalyse et de la lutte des classes. 

Intéressé par les personnes au mode de vie marginalisé, comme les vendeurs ambulants, les squeegees ou les sans-abri, Mauricio Limón est parvenu à intégrer au coeur de son processus artistique ces personnes isolées en situation de fragilité personnelle ou sociale, en s’impliquant intensément et durablement auprès d’eux. Il en résulte un ensemble d’oeuvres dans différents médias -vidéo, performance, installation- notamment une série de peintures conçues entre 2008 et 2014, à l’aide d’une technique picturale située entre pixel art et pointillisme dont le résultat, proche du grain photographique éclaté sur une texture à l’huile et aux résines naturelles, est saisissant. En témoigne ce portrait du « Flama » (« cracheur de feu ») dont les traits portent les stigmates d’un passé que l’on imagine douloureux. Cet exercice de contemplation nous interroge sur la vision et la représentation que nous avons de l’ensemble de la société. 

Les peintures incluent aussi une série de cartographies dont les tracés, stades de foot, terrains vagues, graffitis et autres façades permettent au spectateur de déambuler au coeur du récit fragmenté du processus d’exploration de l’artiste. 

Ancien élève de la Rijksakademie van Beeldende Kunsten, Amsterdam (Pays-Bas), Mauricio Limón s’est vu attribuer en 2010 la bourse de la fondation Pollock-Krasner Foundation de New York (États-Unis) et en 2011 la bourse Jóvenes creadores (Mexique). Son travail a été exposé au Mexique, aux États-Unis, au Canada et en Europe au Rozenstraat – a rose is a rose, Amsterdam, au Pinchuk Art Center, Kiev, au KunstMuseum Bonn, Allemagne ; au Centro de Arte 2 de Mayo, Madrid, au Museo Tamayo, Museo de Arte Carrillo Gil, Galería Hilario Galguera, Mexico, à la Y-Gallery, New York, au Museum of Fine Arts, Boston, au San Francisco Art Institute, San Francisco, à la Laroche/Joncas Gallery, Montréal. Son oeuvre fait partie de la collection Frank Demaegd, du Museum of Contemporary Art San Diego (États-Unis), du Museo Universitario de Arte Contemporáneo (Mexique), et de la collection Colección Cisneros (États-Unis). 

Parmi ses récentes expositions figurent A set of non verbal fantasies, Ellen de Bruijne Projects, Amsterdam (2018), Wrong Dress In Plumes Of Smoke, Galerie Wildpalms, Dusseldorf, Allemagne (2019), Dientes rotos, Museo Universitario del Chopo, Mexico (2019), Organismos articulados exposition collective présentée à l’Institut culturel du Mexique à Berlin, Allemagne (janvier 2020). 

mauriciolimon.com 

https://www.fondationfiminco.com/artists/mauriciolimon 

https://www.citedesartsparis.net/fr/mauricio-limon 

Marco Calderón (Tepoztlán, Mexique, 1976), ancien Mastère Pro Marché de l'art !

Curateur, artiste et doctorant en esthétique à l’Université Paris 8, il développe une réflexion sur l’histoire du Pavillon du Mexique à la Biennale de Venise. Au cours des sept dernières années, il s’est concentré sur la muséologie et les pratiques curatoriales, favorisant les échanges au long-cours avec les artistes. Il s’est particulièrement investi dans des projets centrés sur la vie contemporaine, les processus de création et les pratiques d’élaboration d’expositions. 

Il a acquis une expérience internationale grâce à des collaborations multiples avec des institutions comme la galerie de l’Institut français d’Amérique latine de l’Ambassade de France à Mexico (2017-2018) qui lui a confié le commissariat et la coordination culturelle de plusieurs expositions, à l’instar de Ese tiempo mineral réunissant les oeuvres d’Iván Argote, Yanieb Fabre et Anne-Charlotte Finel. Il a participé au cours intensif de pratique curatoriale de l’ICI à Mexico, organisé par des commissaires indépendants internationaux et la Fundación Alumnos47 (2018). Il a travaillé avec le groupe de recherche EAVI de l’Université Goldsmiths de Londres (2015) et a été assistant des commissaires de l’exposition Resiting the present Mexico 2000-2012, programmée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2010-2011). 

Le premier qui r i ra 

MAURICIO LIMÓN DE LEÓN 

Instituto Cultural de México, du 4 septembre au 29 octobre 2020 

119, rue Vieille-du-Temple 75003 Paris | 01 44 61 84 44 | idemexfra@sre.gob.mx 

Entrée libre, du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h, le samedi de 15h à 19h 

Fermé le dimanche et les jours fériés 

#LePremierQuiRira @IdemexParis