Interview de Matthieu Lamoure

Matthieu Lamoure, ancien étudiant en Bachelor Expertise et commerce de l'art, s'est orienté vers le métier de commissaire-priseur. Il détaille son parcours et pourquoi il a choisi d'intégrer l'IESA arts&culture après son Bac+2. Aujourd'hui, Matthieu est directeur d'Artcurial Motorcars.

Mon conseil à tous les étudiants serait peut-être celui-ci : choisir une spécialité, de préférence sa passion, saisir les opportunités, décider vite, persévérer, même dans les moments de doute et garder la même direction.

matthieu lamoure commissaire-priseur

Quel a été votre parcours au sein de l'IESA arts&culture ? 

Après mon baccalauréat section littéraire arts-plastiques/histoire de l’art, j’avais choisi de passer un DUT Commerce/Marketing qui me permettrait toujours de m’en sortir dans le cas où le secteur artistique ne m’aurait pas permis de subvenir à mes besoins. Ce diplôme en poche et l’art me manquant énormément, j’ai trouvé l’IESA arts&culture et son cursus Bac+3 expertise de l'art, qui alliait la formation au marché, avec cette notion commerciale, et l’expertise. Dès le premier jour, je me rappelle avoir indiqué ma passion pour les automobiles de collection. La directrice de l’IESA m’avait alors poussé à développer ce secteur au sein de l’école en organisant une conférence à ce sujet. Quelques 10 intervenants ont débattu sur la pérennité des voitures anciennes sur nos routes et 500 personnes y ont assisté; un succès ! Cette conférence m’a mis le pied à l’étrier, me permettant de rencontrer les acteurs du marché avec lesquels je suis toujours en rapport étroit aujourd’hui. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Hervé Poulain qui m’offrira mon premier job dans son Etude trois ans après.

Pourquoi avez-vous choisi notre école marché de l'art ?

L’IESA m’a paru être le bon choix car j’ai un tempérament à mettre mes connaissances au profit de l’action ! L’IESA apporte beaucoup et fonctionne si on aime bouger, entreprendre. En cela, le grand nombre et la diversité des stages m’ont convaincu. Je crois bien qu’à l’époque, j’étais parmi ceux qui avaient réalisé le plus de stages; toucher à tout pour mieux guider mon propre choix, ma spécialité ! Voilà ce qui m’a vraiment attiré dans cette école.

Egalement, les cours étaient très intéressants, proches du marché, théoriques, un peu mais surtout pratiques. Je me souviens très bien des cours sur le mobilier XVIIIème chez un antiquaire. Il nous apprenait à déceler les fausses pièces d’époque des vraies, les traces de restauration. Il nous apprenait les rouages de Drouot en allant sur place, en prenant en main les objets, les touchant, les observant. Egalement, nous avions des rendez-vous réguliers à 5h du matin aux Puces de Saint-Ouen pour apprendre à déceler l’objet rare, passionnant !

Cette formation m’a permis de faire un grand nombre de rencontres dans les spécialités de l’art qui m’attiraient. Evidemment, Hervé Poulain est la rencontre qui m’a permis de véritablement orienter ma vie professionnelle.

Quel est votre métier aujourd’hui ?

Après avoir commencé à l’Etude des commissaires-priseurs Hervé Poulain et Rémy Le Fur et y être resté six ans, stages et premier emploi de spécialiste automobile confondus, j’ai fait un court séjour québécois toujours dans la même spécialité des ventes aux enchères de voitures de collection avant d’être embauché par Bonhams Europe où le siège se trouvait à Genève. Après deux ans, le directeur Europe quitte la maison et les anglais décident de me donner sa place. Je transférai alors le bureau européen à Paris et nous organisions de grandes ventes automobiles. J’y resterai sept ans en tout.

Il y a quatre ans, Hervé Poulain, alors sous l’enseigne Artcurial, me rappelle pour me proposer de reprendre son département automobile. Fort d’une expérience anglo-saxonne très enrichissante, je quitte Bonhams avec mon équipe et accepte le challenge. Trois ans après, je dirige Artcurial Motorcars, leader dans sa spécialité en Europe continentale, passant de 6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010 à 27 millions d’euros l’année dernière. Nous organisons aujourd’hui des ventes aux enchères spectaculaires au Salon Rétromobile, au Mans Classic et sur les Champs Elysées, au sein de notre Garage Privé de l’Hôtel Dassault.

J’ai la chance de faire de ma passion mon métier et l’IESA a été un excellent tremplin qui m’a ouvert des portes. J’ai aussi saisi les opportunités en suivant toujours la même voie.

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